Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège

Edition | Année parcours : 2023

Informations sur le parcours à la date du : 27/04/2024

Faire voir pour se faire entendre

Coordonnées du collège
  • Collège affecté : Collège Jean Vilar
  • Ville : LA COURNEUVE
  • Classe : 3ème 
Coordonnées de la structure
  • Nom de la structure : Centre culturel Jean Houdremont
Coordonnées de la personne ressource
  • Identité : Madame Aurore Bellart

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e menant le parcours
  • Stéphanie Farison et le collectif F71 présenteront, lors de la saison 2023/2024, leur dernière création « Move on over or we’ll move on over you » à Houdremont. Avec ce spectacle, Stéphanie Farison poursuit son exploration des possibilités infinies offertes par le théâtre d’objet pour proposer une forme scénique qui mêle subtilement jeu théâtral et manipulation d’objet en plaçant l’action dans un atelier de sérigraphie grandeur plus que nature. Présenté comme une fiction documentaire, « Move on over... » donne à voir et à entendre l’histoire du mouvement des Black Panthers à travers son iconographie, ses messages et le foisonnement créatif qui les porte, à contre-courant de l’image caricaturale et politiquement orientée de groupe armé et violent. Un regard nouveau sur l’histoire grâce à un travail poussé sur les possibilités plastiques du spectacle vivant.
Articulation du parcours avec ces projets
  • Avec « Move on over... », Stéphanie Farison entend donner à voir l’importance de la créativité dans l’expression d’idées politiques qui en est alors plus personnelle, plus sensible et donc plus proche de la réalité des revendications et plus à même de toucher ses cibles. Les collégiens seront invités à se poser des questions similaires à celles des personnages du spectacle : comment s’exprimer avec sensibilité et spontanéité? Comment rendre son message efficace, impactant et conforme aux valeurs défendues ? Comment clarifier au maximum ce qu’on veut dire pour en maximiser l’appropriation par le public ? En partant des revendications (lutte contre les discriminations raciales) et des techniques de communication (prise de parole publique, sérigraphie, collage, pochoir pour créer des tracts, affiches, journaux, banderoles etc.) des Black Panthers, les collégiens seront accompagnés dans la définition des messages qui leur tiennent à cœur et dans la réalisation des différents supports de communication qui leur permettront de les exprimer.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
  • Ce projet invite les élèves à mener une réflexion approfondie sur la place de la créativité dans l’expression publique de revendications personnelles. Ce travail sera nourri par toutes les composantes du projet et permettra aux élèves de s’approprier pleinement la thématique à travers la réalisation d’une installation déambulatoire dans l’enceinte d'Houdremont.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
  • Une première discussion a eu lieu entre les intervenantes, les enseignants volontaires et le chargé de projet d’Houdremont afin d’accorder le projet artistique du parcours et les attendus pédagogiques. Une réunion sera organisée en juin ou début juillet afin de préciser le calendrier du projet et définir la meilleure manière de travailler ensemble permettant ainsi de débuter l’année suivante dans les meilleures conditions d’organisation. La discussion pourra alors se poursuivre jusqu’à la fin du parcours pour maintenir un partage efficace des informations et permettre aux éventuels ajustements nécessaires de se faire en bonne entente avec tous les partenaires du projet.
L’intervenant.e a t-il.elle déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel collège, la ville et ce qui motive le renouvellement de sa candidature.
  • L’artiste n’a à ce jour pas encore mené de projet CAC mais possède une expérience significative dans la conduite d’ateliers avec des adolescents à travers les nombreux projets déjà menés par la compagnie en direction de cette tranche d’âge.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué
  • Atelier 1 – lundi 29 janvier (3h) – Stéphanie Farison Contextualisation de la lutte pour les droits civiques et des formes qu’elle prend. Comment cette lutte s’affiche ? Quels slogans sont inventés ? Quelles formes de manifestations sont éprouvées, en fonction de l’avancée des droits civiques ? On regarde des documents (vidéos, photos, peintures…) Groupe entier. Echauffement, jeux théâtraux. Propositions de jeux avec des archives visuelles retro-projetées et les différentes techniques d’apparition ou de disparition des archives. Travail théâtral : Chorégraphie de ces apparitions. Travail de Choeur. Atelier 2 – mardi 30 janvier (3h) – Stéphanie Farison Echauffement, jeux théâtraux. Visionnage d’images et de films de William Kentridge (Scénographe, plasticien), pour s’inspirer et imaginer une chorégraphie pour coller des énoncés qui guideraient les spectateurs dans la déambulation. Quels sont ces énoncés? comment apparaissent ils ? Fabrication des supports et chorégraphie et exercices de manipulations pour mettre en scène ces pancartes. Atelier 3 – mercredi 31 janvier (3h) – Stéphanie Farison et Lucie Nicolas Fabrication de tracts selon la technique de la sérigraphie. Travail simultané en deux groupes. Atelier 4 – jeudi 1er février (3h) – Stéphanie Farison et Lucie Nicolas (co-fondatrice du collectif f71) Tirages des sérigraphies avec des encres…. On tire les tracts (travail plastique) et on imagine comment scénographier l’exposition de ces fabrications, voire comment mettre en scène l’impression en direct pour le spectateur de ces tracts (travail théâtral.) Travail simultané en deux groupes. Atelier 5 – mercredi 7 Février (4h) – Stéphanie Farison et Lucie Nicolas Echauffement, jeux théâtraux. Technique de l’ombre, comment utiliser l’ombre pour créer une représentation poétique des manifestations. Foules, pancartes, figurines d’ombre. Fabrication des silhouettes d’ombre, apprentissage accéléré de la technique de l’ombre, mise en jeu des corps et des silhouettes de papier dans l’ombre. Installation. Travail simultané en deux groupes. Atelier 6 – vendredi 9 février (4h) – Lucie Nicolas Finalisation l’installation, répétition, filage et représentation.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
  • Les collégiens bénéficieront de trois sorties qui viendront nourrir la réflexion et le travail mener durant les ateliers. Deux de ces sorties auront lieu à Houdremont et la troisième dans un lieu culturel en dehors de la Courneuve afin de leur faire découvrir l'offre culturel du territoire. « Natchav », cie les Ombres portées, théâtre d’ombre et musique, à Houdremont le vendredi 26 janvier 2024 « Move on over or we’ll move over you » à Houdremont le vendredi 9 février 2024 Une sortie à déterminer dans un lieu culturel extérieur à la Courneuve (musée d’art, autre théâtre à Paris ou en Seine-Saint-Denis etc.) à définir avec l’équipe artistique et les enseignants quand les programmations des lieux seront connus.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
  • Chaque sortie sera mise en débat lors d’ateliers du spectateur en amont et en aval afin de développer l’esprit critique des collégiens et de les accompagner dans le développement de leur goût personnel pour le spectacle vivant. Il s’agira de leur permettre de construire leurs propres ponts entre ces sorties et le projet global sur lequel ils seront également invités à réfléchir afin de construire les conditions d’une appropriation optimale de celui-ci par les collégiens. Des points d’étape seront alors mis en place tout au long du parcours. L’intervention d’un plasticien ou d’un historien pourra également apporter un éclairage supplémentaire sur la dimension plastique ou historique du parcours.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
  • Le parcours d’ateliers est tout entier tourné vers sa restitution qui prendra la forme d’une installation déambulatoire qui conduira les spectateurs, le soir de « Move on over... », de l’entrée du théâtre jusqu’à la salle de spectacle. Le travail de scénographie et de chorégraphie par les collégiens des supports plastiques qu’ils auront réalisés prend alors une place centrale dans ce projet. L’enjeu pour eux sera de mettre en place un parcours cohérent et dynamique pour transmettre leurs messages aux spectateurs à travers les supports plastiques mais également des interventions proches de la performance visant à accompagner le public dans cette déambulation qui ne sera alors pas seulement visuelle mais également théâtrale. Plus qu’une première partie du spectacle, cette restitution le prolongera véritablement. L’action de « Move on over... » prend place dans un atelier de sérigraphie, donne à voir des impressions d’affiches et de tracts en direct, les comédiens distribuent des tracts au public etc. et c’est également ce que seront amenés à faire les collégiens, à leur manière, avant et après la représentation, transformant ainsi le centre culturel tout entier en atelier.

Le parcours entre dans le cadre de la démarche "130 pays, 130 collèges"

  • NON

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
  • Ce parcours propose aux collégiens un cadre d’expression dont ils sont largement invités à se saisir. La question de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis incarnée par l’action des Black Panther constitue le point de départ de la réflexion, une ressource formelle et idéologique que les collégiens devront s’approprier afin d’explorer leur propre point de vue sur ces questions. Les moyens techniques de création et l’expertise des intervenantes seront alors mis à dispositions des collégiens afin qu’ils inventent eux-même la forme que prendront leurs messages. A la manière des personnages du spectacle, ils seront invités à créer de toute pièce les images de leurs idées. Pour finir, la déambulation finale sera le fruit d’une réflexion dans laquelle ils auront été accompagnés par les intervenantes mais qu’ils auront maîtrisé de bout en bout. De manière plus individuelle, la diversité des modes d’expression proposés permettra à chaque élève de travailler sur la technique qu’il préfère.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
  • Lors de l’introduction de la dimension historique du projet, un focus sera fait sur la dimension virile de l’image des Black Panthers telle qu’elle a été construite à l’époque en lien avec la propagande du gouvernement visant à dépeindre le mouvement comme un groupe armé, violent et dangereux. Une réflexion sera alors menée sur la place effective des femmes au sein de ce mouvement. Lors de l’exploration par les collégiens des revendications qu’ils voudront exprimer dans leur travail, leur attention sera attirée sur la question de l’égalité femmes-hommes avec une vigilance particulière sur la représentativité genrée de ces revendications. Une réflexion sur l’écriture inclusive pourra être mise en place au niveau des écrits (tracts, banderoles, collages).
Auriez-vous des besoins en formation/sensibilisation sur la thématique « Egalité Femmes-Hommes » ?.
  • NON

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
  • Houdremont s’efforce, dans un souci de réduction des coûts liés à l’empreinte carbone, de travailler de manière privilégiée avec des compagnies basées en Ile de France. Nous utiliserons un maximum de matériaux de récupération (papier, carton) dans le processus de construction des supports plastiques.
Auriez-vous des besoins en formation/sensibilisation sur la thématique « transition écologique » ?.
  • NON

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
  • Les parents des élèves seront conviés à un temps de représentation privilégié de la création de leur enfant en amont du spectacle et seront associés, à l’issue de la représentation, à un temps de bilan informel du parcours avec les collégiens et les intervenantes. De plus, les élèves pourront rapporter chez eux les supports qu’ils voudront afin de garder une trace de cette aventure.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
  • La portabilité de certains des supports créés par les élèves (tracts, affiches) leur permettra de faire découvrir quasiment en direct leurs créations à leurs parents au cours du parcours. Ces derniers pourront alors faire des retours qui nourriront le travail de leur enfant et seront tenus au courant de l’avancée du projet.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
  • Le parcours d’éducation artistique et culturelle dont chaque collégien doit bénéficier occupe une place privilégiée dans le projet d’établissement du collège Jean Vilar. Au-delà des classes à horaires aménagées théâtre qui touchent un nombre significatif d’élèves, la direction du collège met un point d’honneur à étendre au maximum les projets d’EAC à l’ensemble de l’établissement. Les projets CAC prennent alors une place centrale dans cette volonté de donner à l’ensemble des collégiens une possibilité de s’ouvrir à la culture. La dimension transversale de ce genre de projets est alors particulièrement mise en avant à travers les nouveaux éclairages qu’ils apportent, pour les élèves, sur les disciplines scolaires ainsi que sur les ponts qu’ils créent entre celles-ci. En tant qu’établissement culturel de proximité, Houdremont se pose depuis plusieurs années en tant que structure ressource auprès de l’équipe pédagogique afin d’accompagner les professeurs dans la mise en place de projets d’EAC et de parcours de spectacles afin de permettre aux élèves de découvrir le monde de la culture et du spectacle vivant tout en mettant en valeur l’offre culturelle de leur territoire. D’autres classes de l’établissement seront alors invitées à découvrir le spectacle « Move on over... » ainsi que le travail de la classe en projet.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
  • Ce projet présentant une dimension plastique importante, l’ENT sera utilisé pour diffuser auprès des élèves des inspirations, des ressources mises à disposition par les intervenantes afin de nourrir le travail créatif qu’ils mèneront pendant les ateliers. Les professeurs participant au projet et les élèves pourront alors également alimenter cette base de données plastique avec leurs propres références afin de créer un lieu de ressource et de partage représentatif des sensibilités de chacun.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
  • OUI
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
  • La question des discriminations raciales aux États-Unis qui se trouve au centre du spectacle « Move on over... » à travers l’histoire du mouvement des Black Panthers permet de créer un lien fort entre les disciplines d’Anglais, d’Histoire-géographie et Français. En effet, les discriminations raciales aux États-Unis apparaissent directement dans le programme d’Anglais en 3ème. Ce parcours permettra alors aux élèves d’aborder cette question sous l’angle de l’iconographie du mouvement, ce qui viendra compléter les notions théoriques vues en cours. De plus, la langue anglaise joue un rôle dramaturgique non négligeable dans le spectacle. Pour l’Histoire-géographie, l’intérêt premier sera alors de donner à voir aux élèves une autre manière de transmettre l’histoire à travers la création artistique et plus particulièrement le spectacle vivant (« Move on over... » se présente comme une fiction documentaire). Il sera également intéressant pour le professeur d’Histoire de s’appuyer sur le projet pour montrer aux élèves qu’il est important de s’interroger sur la manière dont l’histoire est écrite à un moment donné (diabolisation des Black Panthers dans les années 1960, recul historique objectif aujourd’hui). Finalement, le spectacle apporte un éclairage sur une partie de l’histoire du « monde depuis 1945 », qui est un des thèmes du programme d’Histoire-géographie en 3ème. Le lien avec le Français se situe à l’endroit de la prise de parole et de la production des messages/slogans qui sera explorée comme une forme d’expression à part entière. Comment construire un discours cohérent en mettant en lien des messages écrits, des images et des prises de paroles publiques ? Au niveau des Arts plastiques : la restitution finale, qui prendra la forme d’une installation plastique déambulatoire dans le hall d’Houdremont. Les élèves seront accompagnés dans la conception puis dans la réalisation technique d’affiches et de tracts sérigraphiés, de banderoles, de collages, de pochoirs, de silhouettes de théâtre d’ombre. Ils devront également réfléchir à la manière d’agencer ces différents moyens d’expression dans l’espace afin de proposer au public un parcours fort et cohérent, ce qui entrera directement en résonance avec la partie du programme d’Arts plastique qui traite de la mise en valeur d’une production dans l’espace.

Application MICACO | Date : 27/04/2024